JAZZ MAGAZINE    août 2021

 


Coda
Michael Mantler


NOUVEAUTÉ. Depuis ses débuts au milieu des années 1960 aux côtés de Carla Bley, le trompettiste n'a jamais cessé d'affiner son écriture, qui atteint de nouveaux sommets avec "Coda".

Comme certains compositeurs classiques, Michael Mantler n'hésite pas à revisiter son œuvre pour en révéler de nouvelles potentialités. Il avait déjà fait ce travail à l'occasion du "Jazz Composer's Orchestra Update" (2014), il récidive cette fois en constituant cinq suites à partir d'albums piochés à différentes époques de sa carrière, tels que "Folly Seeing All This" (ECM, 1993), "For Two" (ECM, 2011) ou "Hide And Seek" (ECM, 2001, avec la participation du chanteur Robert Wyatt). Quelques secondes suffisent à reconnaître sa pâte si caractéristique, mais avec quelque chose de plus posée et tragique à la fois, et une matière orchestrale comme désépaissie. Alors même que ces suites se composent de sections bien différenciées, le déploiement de chacune d'elles demeure imprévisible, leurs développements pointillistes et éclatés débouchant sur des plages épurées et introspectives. Sa musique relève précisément parfois d'une sorte d'esthétique de la contemplation inquiète (Folly Suite), un hédonisme sonore associé de temps à autre à un franc lyrisme (Alien Suite) pour être ensuite évacués au profit de gestes musicaux dignes de la musique contemporaine. Mais l'amertume qu'on y ressent et perçoit presque comme une saveur, n'est jamais loin. Le titre "Coda" signifierait-il alors qu'il s'agit du testament musical de Mantler ? Nous ne l'espérons pas!"

- Ludovic Florin

 
 

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